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Catégorie : odeurs

Citations

ODEURS

Londres, 1924

Quand à la ville de Londres elle-même, elle sent partout l’essence, l’herbe brûlée et le suif, à la différence de Paris où, à ces odeurs, s’ajoutent celle de la poudre de riz, du café et du fromage. A Prague, chaque rue a son parfum à elle: pour cela rien ne vaut Prague. (Karel Ĉapek, « Lettres d’Angleterre », la Baconnière, Genève, 2017, p.18 [trad. Gustave Aucouturier]).

SONS

Londres, 1924

Ce qui est beaucoup plus compliqué [que de parler des odeurs], ce sont les bruits de Londres. Là-bas, mes amis, sur la Strand ou à Piccadilly, on dirait une filature à mille et mille métiers. Mille moteurs, autobus, machine à vapeur, grondent, vibrent, ronronnent, vrombissent, grognent, ronflant et bourdonnent à plein gaz ; vous êtes assis sur l’impériale d’un « bus » qui ne peut avancer et ronfle en vain, son ronflement vous secoue et sous sautez sur place comme une bizarre poupée de son. Puis il y a des rues tranversales, […] et dans ces rues, je ne sais quelles variations éperdues en « i » annoncent un marchand de lait ; un « yéyéi » désespéré signifie des margotins pour allumer le feu, « ouö » est le cri de guerre du charbonnier, et l’épouvantable hurlement d’un matelot en délire fait savoir qu’un gaillard pousse cinq choux à vendre sur une voiture d’enfant. La nuit, les chats font l’amour aussi sauvagement que sur les toits de Palerme, en dépit de tout ce qu’on raconte sur le puritanisme anglais.

Il n’y a que les gens,s qui soient ici plus silencieux qu’ailleurs. Ils ne parlent que du bout des lèvres, et ont hâte d’être chez eux. Voilà ce qu’il y a de plus étonnant dans les rues de Londres. (Karel Ĉapek, « Lettres d’Angleterre », la Baconnière, Genève, 2017, pp.18-19 [trad. Gustave Aucouturier]).

Venise, 1933

Depuis la guerre, les Vénitiennes ont quitté leurs petits sabots qui claquaient si drôlement quand elles franchissaient les marches des ponts.  (Ferdinand Bac, Promenades dans l’Italie nouvelle – Florence, Gênes, Venise, Milan, Hachette, Paris, 1933,p. 381)

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Odeurs

Bucarest, années 30
Je voulais dire simplement l’impression désespérante que me fit Bucarest dont ma mère m’avait dit que c’était une ville plus belle que Paris, pour me décider à venir. Je me suis promis de ne plus vivre dans cette ville ni dans ce pays. […]  Les maisons basses et sales, les rues étroites, l’aspect des gens dans la rue, l’odeur des saucisses que l’on mangeait dans les restaurants en plein air que l’on appelait improprement des jardins d’été … (Eugène Ionesco, « Un homme en question », Gallimard, Paris, 1979, in : « le goût de Bucarest », Mercure de France, Paris, 2010, p. 15.)

Sons

Turin, 1951
Ce matin, j’ai été réveillé de bonne heure par les oiseaux qui se battaient dans les arbres. Je viens au balcon. Ma chambre donne sur le Corso Francia. Je surplombe d’un étage une station de bus où les gens attendent. Ce sont sans doute es employés de bureau et des dactylos qui vont aux usines de Rivoli. Ils ne font pas plus de bruit que les oiseaux, mais ils en font autant. Il n’y a pas encore dans le trafic ces cocasses motocyclettes semblables à des chaises percées et qui emportent les beaux pétaradants, ou des messieurs à serviettes de cuir. Du côté de là, on entend trotter un cheval sur les pavés et rouler les roues cerclées de fer d’une charrette. Un vannier, un chiffonnier ou un marchand de peaux de lapin joue d’une petite trompette et de temps en temps pousse un cri bien réglé dans la cadence du trot du cheval. Le bus à trolley qui emporte finalement mes dactylos ronronne à peine comme un chat. C’est le moment où dans les villes on entend quelques fois les arbres. (Jean Giono, « Voyage en Italie », N.R.F., Gallimard, Paris, 1953, pp. 23-24.)

Venise, 1951
Le silence de Venise peut être utilisé sans fatigue pour la jouissance (et pas banale) de toute une vie. Il a cependant la qualité des grands silences. Depuis que j’ai débarqué (et c’est le mot) à Autorimessa, j’éprouve ce pour quoi depuis toujours et partout tant d’hommes de qualité ont fui le monde, et qui peut être défini de la façon suivante: un sens qui sert rarement au plaisir sert enfin au plaisir. (Jean Giono, « Voyage en Italie », N.R.F., Gallimard, Paris, 1953, p. 115.)

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Odeurs

Lisbonne,1827
Le parfum des vergers plantés d’orangers et de citronniers flottait à l’instar d’un nuage tandis que nous passions devant les jardins des Quintas . (James Edward Alexander, « Sketches in Portugal during the Civil War of 1834 », in : « Lisbonne – histoire, promenades, anthologie & dictionnaire « , Robert Laffont, coll. Bouquins, Paris, 2013,  p. 333.)

Lisbonne, 1866
La promenade publique, un jardin long et étroit au milieu de la ville, est éclairée au gaz, le soir, et on y donne des concerts. Les arbres en fleurs dégagent un parfum pénétrant, donnant l’impression de se trouver chez un marchand d’épices ou chez un confiseur en train de préparer et de servir des glaces à la vanille. (Hans Christian Andersen, « Oeuvres complètes », in : « Lisbonne – histoire, promenades, anthologie & dictionnaire « , Robert Laffont, coll. Bouquins, Paris, 2013,  p. 344.)

Toucher des sols

Lisbonne, 27 juin 1821
J’ai été très désappointée de ne pas trouver ici d’endroits où l’on puisse se promener à pied, lorsque la chaleur diminue à la fin de la journée. Les cailloux pointus et mal dégrossis dont le sol est pavé, sur plusieurs milles autour (et il n’y a pas de dalles lisses pour marcher à pied), l’absence totale de section herbacée ou gravillonnée. (Marianne Baille, « Lisbonne dans les années 1821, 1822, 1823 », in : « Lisbonne – histoire, promenades, anthologie & dictionnaire « , Robert Laffont, coll. Bouquins, Paris, 2013, p. 323)

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Odeurs

Florence 
L’atmosphère d’I Tatti (maison de Bernard Berenson au nord de Florence) était parfumée d’herbes rares, exhalant une fragrance proche du patchouli, que Berenson faisait venir d’une obscure région de Russie. (Federico Zeri, « J’avoue m’être trompé », Gallimard Folio n°3779, Paris, 1995, p. 44.)

Syracuse, 1954
Peut-être est-ce une imagination, mais il m’a semblé qu’à Syracuse les boulangeries étaient plus nombreuses qu’ailleurs ; partout on est servi par l’odeur du pain frais se mêlant à celles des fleurs garnissant les balcons ou les cours intérieures. (Guido Piovene, « Voyage en Italie « , Flammarion, Paris, 1958, p. 449.)

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Lumières du Nord

Hollande
Le pays du ciel: il n’y a que ça, sur tout le pourtour d’un horizon illimité. Le pays de la lumière: elle est inondante, on le veut partout, elle entre dans les maisons par des baies immenses, depuis de siècles. Ces gens ont inventé « l’architecture de verre » avant « l’architecture moderne », au temps de Vermeer et de Rembrandt. (Le Corbusier, « voyage en Hollande, janvier 1932, in: « Croquis de voyages et études », La Quinzaine Littéraire – Louis Vuitton, Paris, 2009, p. 224.)

Prague
La lumière par beau temps d’hiver ou de printemps palpite toujours de vapeur ténue. Elle en paraît à la fois plus riche et plus fragile, tamisée d’or le soir, aérée de bleu-gris au matin. C’est la grâce de cette ville. (Claude Dourguin, « La lumière des villes », Champ Vallon, Seyssel, 1990, p. 139)

Vienne
Rathaus park, Stadtpark, Volksgarten, Heldenplatz, Schönbrunn entre tous, les matins d’hiver, par ciel de craie et de cendre broyées dont on voit se détacher lentement des lambeaux de nuages, sous la lumière muette de neige. […] Et toujours la demi-lumière feutrée d’humidité qui rend irréelle la promenade. (Claude Dourguin, « La lumière des villes », Champ Vallon, Seyssel, 1990, pp. 75-76)

Sons

Portugal, 1774
Dans tout le pays que j’ai traversé, on emploie pour les charrois une espèce de char comme ceux d’Irlande, tiré par des boeufs avec des colliers: les roues n’en sont jamais graissées afin, m’a-t-on dit, que dans les chemins étroits, qui sont communs ici, les charretiers puissent s’entendre de loin. (William Dalrymple, « voyage en Espagne et en Portugal dans l’année 1774 »,  in: « Voyages au Portugal aux XVIIIè et XIXè siècles », Pimientos, Lisbonne, 2005, p. 75)

Odeurs

Rome, février 1817
Il règne dans les rues de Rome une odeur de choux pourris. (Stendhal, « Rome, Naples et Florence », Diane de Selliers Editeur, Paris, 2010, p. 207.)

Naples, février 1864.
Dans tout le souterrain du Pausilippe et en général dans tout Naples, on a envie de se bouchez le nez; c’est bien pis en été dit-on. Et cela est universel dans le midi, à Avignon, à Toulon, comme en Italie. (Hippolyte Taine, « Voyage en Italie », tome 1, Julliard, coll. Littérature, Paris, 1965, p. 52)

Rome, mars 1864.
A San-Francesco à Ripa, c’est une décoration intérieure de dorures et de marbre la plus fastueuse et la plus exagérée qu’on puisse voir. […] Ce qui n’est pas moins frappant, c’est le contraste de l’église et de ses alentours. Au sortir de San-Francisco à Ripa, on se bouche le nez, tant l’odeur de morue est forte. (Hippolyte Taine, « Voyage en Italie », tome 1, Julliard, coll. Littérature, Paris, 1965, p. 280)

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Citations

SONS

Naples, 1854
De nombreux colporteurs ambulants parcourent les rues, leurs marchandises sur la tête; et leurs cris font retentir l’air. Ceci, ajouté aux cliquetis des cloches portées par les troupeaux de chèvres continuellement conduits dans la ville pour être traites, ou allant au pâturage, rendent les Naples pleine de sons. Les musiciens de rue aussi, avec cor, violon, guitare, etc., dansent en jouant; aussi Punch et Judy, qui ont été créés dans cette région, grinçant dans les rues, avec des multitudes de charrettes, calèches, etc., font de Naples une ville bruyante … (Samuel Young, « A Wall-street bear in Europe », in: Peter Furtado, « Great CitiesThrough Travellers’Eyes », Thames & Hudson, London, 2019, p. 221.)

Barcelone – 1935
Nous suivons un dédales de rues, d’avenues qui s’allongent, se croisent, s’emplissent du tapage des klaksons d’autos, du roulement des trams, du bruit de ferraille d’énormes autobus à étage, s’éclairent des feux d’élégants magasins, de cafés, de pâtisseries. (Auguste Vierset, « L’Espagne en autocar », Les Editions de Belgique, Bruxelles, 1935, p. 12.)

Valence – 1935
Le soir, dans les rues très animées, les trottoirs sont encombrés de gens assis, dos à la façade, devant des tables que les consommations n’encombrent guère. […] Les cris des marchands de journaux, le bruit des pick-ups, le brouhaha des conversations, le roulement des trams enfièvrent les calle du centre. (Auguste Vierset, « L’Espagne en autocar », Les Editions de Belgique, Bruxelles, 1935, pp. 27-28.)

English quotes

Naples, 1854
Many travelling pedlars go about the streets, with their wares upon their heads; and their cries make the air resound. This, added to the jingling bells worn by the flocks of goats continually being driven into the city to be milked, or out to pasture, makes naples full of sound. The street musicians also, with horn, violin, guitar, etc, dancing as they play; also Punch and Judy, who were created in this region, squeaking in the streets, with multitudes of carts, carriages, etc, make Naples a noisy town … (Samuel Young, « A Wall-street bear in Europe », in: Peter Furtado, « Great CitiesThrough Travellers’Eyes », Thames & Hudson, London, 2019, p. 221.)

LUMIÈRES DU NORD

Londres, vers 1985
La lumière manque souvent de qualité, mais les ciels ! Jamais de ciel uniforme ici. Menaçant de nuées grises en flottille – de la cendre à l’anthracite – , blanches ça et là d’un côté de l’horizon, mais clair et balayé d’azur de l’autre. Foncé de noir et en même temps, ailleurs, enhardi de rose carminé, de lilas. Changeant d’une heure à l’autre. (Claude Dourguin, « La lumière des villes », Champ Vallon, Seyssel, 1990, pp. 22-23)

Amsterdam
De novembre à mars peu de couleurs sur la ville. Mais, leur suppléant, les tons, l’harmonie des valeurs, les oppositions de sombres et de clairs. Le plus souvent pour nourrir l’oeil enchanté, les grandes nappes lumineuses, les gris, perle ou acier, qui sur l’eau passent du mat au poli, et dans les nuages de l’opaque au transparent. L’hiver offre les dégradés, l’automne fait le don des contrastes – des nuages plombés et de brusques ensoleillements. (Claude Dourguin, « La lumière des villes », Champ Vallon, Seyssel, 1990, p. 103)

Vienne
Ville morose, accablée de tristesse, où de décembre (parfois bien avant) à mars ou avril un plafond bas, une lumière veuve de soleil « pèse comme un couvercle ». (Claude Dourguin, « La lumière des villes », Champ Vallon, Seyssel, 1990, p. 59)

Février s’enlise sous un ciel couvert, imperturbable gris éteint, d’où sourd de huit heure du matin à cinq heure du soir la même lumière pâle, indifférenciée – un jour terne, vague émanation de la brume, un neutre de la lumière. (Claude Dourguin, « La lumière des villes », Champ Vallon, Seyssel, 1990, p. 66)

Et toujours la demi-lumière feutrée d’humidité qui rend irréelle la promenade. (Claude Dourguin, « La lumière des villes », Champ Vallon, Seyssel, 1990, p. 76)

LUMIERES DE VENISE

Le ciel vénitien n’est jamais de ce bleu dur qui nous obsède parfois, jusqu’à la hantise, dans les régions sèchesde l’Italie, les méridionales surtout, mais d’un azur très fin, lavé et relavé, qui enveloppe les architectures sans les découper nettement, comme il en est en Sicile et même à Florence. (A. t’Serstevens, « Intimité de Venise », Arthaud, Grenoble, 1969, p. 75.)

L’ombre et la lumière, plus que partout ailleurs, adverses, complémentaires – que les façades trouvent là leur modelé. (Claude Dourguin, « La lumière des villes », Champ Vallon, Seyssel, 1990,p. 161)

En début de printemps, la lumière flottante, instable, prompte à se voiler comme à s’aérer l’air marin ou vibrer de soleil frais. (Claude Dourguin, « La lumière des villes », Champ Vallon, Seyssel, 1990, p. 162)

Les matins d’avril, inséparable de l’air frais, une lumière de perle embuée fait trembler la ville. (Claude Dourguin, « La lumière des villes », Champ Vallon, Seyssel, 1990, p. 176)

A LA PLEINE LUNE

Venise
Sempiternel leitmotiv de toute littérature consacrée à la Sérénissime: la lumière lunaire blanchit (en tous les sens) Venise, la rédime, la sauve momentanément de son irrémédiable déchéance. Alors qu’en plein jour la cité exhibe impudiquement sa lamentable vieillesse, ses innombrables mutilations et ses incurables infirmités, la nuit la rajeunit, lui rend toute sa jeunesse, toute sa splendeur d’antan. Guérissant et masquant pendant quelques heures ces plaies et ses sanies, la lune réenchante Venise, réactive ses attraits en dessinant avec netteté les contours des palais et des églises, tout en laissant dans l’ombre l’affreuse lèpre pourrissant les briques et les marbres. (Alain Buisine, « Dictionnaire amoureux et savant des couleurs de Venise », Zulma, 32380 Cadeilhan, p. 28. )

Venise
En plein jour, il n’y a guère de poésie dans Venise, mais sous la lune charitable ses palais déchus redeviennent blancs, leurs sculptures délabrées sont cachées dans les ombres et la vieille cité semble à nouveau couronnée de la grandeur qui était la sienne il y a cinq cents ans. (Mark Twain, « le Voyage des innocents » [1869], Maspero, Paris, 1982, p. 190).

TOUCHER DES SOLS

Cordoue – 1935
La ruelle zigzagante nous introduit du coup dans la vieille ville et ce serait charmant, n’étaient les cailloux pointus qui font du pavé cordouan le plus intolérable qui soit. (Auguste Vierset, « L’Espagne en autocar », Les Editions de Belgique, Bruxelles, 1935, p. 106)

Tolède – 1935
Tolède enfin, c’est la ville brûlée, calcinée, au réseau de rues étroites et silencieuses, aux pavés pointus, … (Auguste Vierset, « L’Espagne en autocar », Les Editions de Belgique, Bruxelles, 1935, p. 133)

TOUCHER THERMIQUE

Séville – 1935
La Calle de las Sierpes est à cet égard un véritable microcosme de la vie sévillane. Interdite aux véhicules, refuge d’ombre et de fraîcheur, grâce aux soldos, vélums de toile tendus d’un toit à l’autre, elle grouille à certaines heures d’une animation intense. (Auguste Vierset, « L’Espagne en autocar », Les Editions de Belgique, Bruxelles, 1935, p.87)

ODEURS

Florence, janvier 1856
Ville, où les trois quarts des rues sentent mauvais, […] où il fait une humidité puante. (Edmond et Jules de Goncourt, « L’Italie d’hier », Editions Complexes, Paris, 1991, p. 73)

Venise, 1944
Venise, moi je la reconnais à l’odeur. Odeur: esprit de la part mortelle des hommes, des choses, des villes. Ferrare est soeur par l’odeur de Munich. L’une et ‘autre sentent la buche brûlée. Villes combien cordiales l’une et l’autre et hivernales. L’une et l’autre invitent à l’espace domestique clos, au gemütlich de la maison. L’eau de Venise a « son » odeur. (de Venise, cette définition d’Amerigo Bartoli: « Venise est une fort noble et vieille dame à la mauvaise haleine ».) J’ouvre les narines à l’odeur de Venise, je pense que l’eau aussi a sa vie secrète, que l’eau aussi est une chose mortelle. (Alberto Savinio, « Ville, j’écoute ton coeur », Gallimard, Paris, 2012, p. 15. [trad. Jean-Noël Schifano])

Prague
Et je puis bien le dire maintenant, ce qui me reste de Prague, c’est cette odeur de concombres trempés dans le vinaigre, qu’on vend à tous les coins de rues pour manger sur le pouce, et dont le parfum aigre et piquant réveillait mon angoisse et l’étouffait dès que j’avais dépassé le seuil de mon hôtel. (Albert Camus, « L’envers et l’endroit » (1956), in: Oeuvres complètes, Quarto Gallimard, Paris, 2013, p. 121)

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