SONS
Madrid, 1935
Au début, la ville me fit l’impression de n’être que câbles et cloches de tramways, que de faux marbres et bâtiments délabrés. (Laurie Lee, « Un beau matin d’été – sur les chemins d’Espagne, (1935-1936) » ,Paris, Petite Bibliothèque Payot, Payot & Rivages, 1994, (p. 137).
ODEURS
Lisbonne, 1730
La procession de la Fête-Dieu se fait depuis des années avec la pompe et une solennité qui surpasse, je crois, tout ce qui se pratique dans les autres endroits de la chrétienté. Les rues où passe la procession sont jonchées de verdure et de fleurs et bordées de troupes. (Anonyme, « Description de la ville de Lisbonne, où l’on traite de la Cour de Portugal, de la langue portugaise et des moeurs des habitants », chez Pierre Prault, Paris, 1730, in: « Lisbonne – histoire, promenades, anthologie & dictionnaire », Robert Laffont, coll. Bouquins, Paris, 2013, p. 222.)
Lisbonne, circa 1780
[une chaleur inhabituelle serait supportable] si la malpropreté des habitants n’altérait la pureté. Dès qu’il est nuit, les rues sont remplies d’ordures, d’animaux morts, et particulièrement de chiens, dont les cadavres jonchent, par milliers, les rues de Lisbonne; mais à peine est-il huit heures du matin, que déjà la force du soleil a dévoré ces objets de dégoûts qui, sans cela, infecteraient encore toute la ville et y causeraient indubitablement la peste. (Pierre Dezoteux, baron de Cormatin, » Voyage du duc du Châtelet en Portugal », in: « Voyages au Portugal aux XVIIIè et XIXè siècles », Pimientos, Urrugne, 2005, p.114).
Lisbonne, mai 1866
D’après les descriptions que je connaissais de Lisbonne, je m’en était fait d’avance une certaine image […] mais où sont donc ces rues sales que décrivent les livres, ces charognes à l’abandon, ces chiens errants et ces figures pitoyables à la barbe blanche et à la peau noire … […] de tout ceci je ne voyais rien et quand je posais la question, on me répondit que ces choses remontaient à une époque de tente ans antérieure. […]
La promenade publique – un parc étroit et tout en longueur au coeur de la ville est, le soir, éclairé au gaz, on y fait de la musique et il émane, des arbres en fleurs, un parfum presque trop fort qui fait qu’on se croirait dans une boutique à épices ou dans une pâtisserie où l’on vient juste de préparer et de servir de la glace à la vanille. (Hans Christian Andersen, « Une visite au Portugal », in: Voyages, Riveneuve éditions, Paris 2010, pp. 354-355.).
Madrid, 1935
C’était après Londres, la deuxième capitale qu’il m’était donné de découvrir et je m’y engouffrai comme dans la gueule du lion. Madrid en avait d’ailleurs l’haleine un peu fétide et épicée, où l’odeur de paille le disputait souvent aux relents de jus de viande pourrissant. (Laurie Lee, « Un beau matin d’été – sur les chemins d’Espagne, (1935-1936) » ,Paris, Petite Bibliothèque Payot, Payot & Rivages, 1994, (p. 137) [trad. Robert Pépin].
LUMIÈRES DU SUD
Lisbonne, 1888
La grande ville s’étale sur la pente des sept collines ; le soleil qui la frappe en pleine face la fait étinceler sous une lumière tellement intense que toutes les demi-teintes disparaissent : palais rouges, couvents jaunes, églises blanches, maisons revêtues de faïences de toutes couleurs, verdure pâle des agaves et des poivriers, vert foncé des grenadiers et des figuiers, tout se noie dans le splendide éclairage de ce merveilleux tableau, qui se prolonge à l’infini. (Gustave Clausse , « Espagne et Portugal, notes historiques et artistiques sur les villes principales de la péninsule ibérique », in: « Lisbonne – histoire, promenades, anthologie & dictionnaire », Robert Laffont, coll. Bouquins, Paris, 2013, pp. 372-373.).
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